Le fossoyeur
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Le fossoyeur
Faethor Jeu 3 Déc - 22:29
Le début d'une série que j'avais commencée sur le forum monde. Si ça vous plait je posterai la suite.
Le fossoyeur chapitre I
Faethor se languissait seul à la taverne depuis déjà plusieurs jours.
Son long corps noueux était confortablement étendu sur un vieux rocking chair dont le couinement régulier constituait le seul son audible depuis la cabane branlante.
Il savourait seul ce moment, conscient qu'il était de sa chance de bénéficier d'un nouveau départ.
Le manque de vie de cet établissement le rassurait davantage qu'il ne le perturbait ...
Il sourit à l'ironie de la situation ... Dans son ancienne ville l'entrée de la taverne pleine de vie et de chaleur lui avait été interdite peu de temps après son arrivée. Et aujourd'hui, il était devenu en peu de temps le seul habitué de la gargotte du patelin.
Il ferma les yeux et se souvint de cette période de sa vie ... ou était-ce une autre vie ? ... cela lui semblait si loin à présent ...
Ce jour là on avait retrouvé Frank et sa femme déshydratés, dans leur tente commune plantée au milieu d'un décor chaotique. Tout le monde savait bien que Gabriella utilisait souvent d'autres tentes les soirs où Frank était trop saoul pour s'en apercevoir, mais elle avait manifestement passé la nuit dernière avec son mari.
La ville était stupéfaite ... la position des corps et l'odeur piquante qui sortait de la tente en écœura plus d'un. Une vague de désespoir succéda au dégoût.
Si Gabriella était bien appréciée de la gente masculine de la ville, Frank lui était aimé de tous. Son écoute et son bon sens était plus reconnus que son courage et si il ne pouvait pas être considéré comme un héro, ses qualités faisait de lui un excellent médiateur pour les polémiques de la ville.
Faethor, lui, ne fut ni dégouté ni attristé par cette macabre découverte. Il aimait bien Frank mais se doutait que chaque jour l'approchait de son inévitable destin. Quand à Gabriella elle n'avait jamais voulu le rejoindre dans sa tente et Faethor en avait gardé une certaine rancœur.
En bon fossoyeur, c'est dans une démarche très professionnelle qu'il sorti les corps de la ville ce matin là et entreprit de creuser leurs tombes dans le désert devant la populace alarmée.
Était-ce la concentration quasi-mystique ou la méticulosité qu'il allouait à sa tâche, il ne le sut jamais vraiment ! Mais cet événement banal eu des répercussions hors du commun sur son quotidien jusque là tranquille.
Tout commença par le sentiment de plus en plus prégnant qu'il était observé. Les citoyens autrefois prompt à la harangue et à la boutade franchouillarde semblaient brusquement plus enclins aux messes basses et à la défiance envers lui. Et puis une nuit, allongé seul dans sa tente, ne parvenant pas à trouver le sommeil, harcelé qu'il était de sombres pensées, il perçu des bruits provenant du forum de la ville.
Il sorti de sa tente et s'approcha dans l'obscurité. Une lueur qui ne pouvait être qu'un feu brillait au loin. Autour de ce feu il distingua progressivement un attroupement singulier.
Il cru bon de ne pas indiquer sa présence et se cacha derrière le stock de structures métalliques ...
Faethor frissona au souvenir de ce qu'il entendit cette nuit là ... Il s'efforça de refouler les sombres événements qui suivirent dans son subconscient, espérant qu'ils ne remontent plus jamais à la surface. A part sans doute dans ses cauchemards ... qui se faisaient d'ailleurs moins récurrents ces derniers jours ...
Le fossoyeur chapitre I
Faethor se languissait seul à la taverne depuis déjà plusieurs jours.
Son long corps noueux était confortablement étendu sur un vieux rocking chair dont le couinement régulier constituait le seul son audible depuis la cabane branlante.
Il savourait seul ce moment, conscient qu'il était de sa chance de bénéficier d'un nouveau départ.
Le manque de vie de cet établissement le rassurait davantage qu'il ne le perturbait ...
Il sourit à l'ironie de la situation ... Dans son ancienne ville l'entrée de la taverne pleine de vie et de chaleur lui avait été interdite peu de temps après son arrivée. Et aujourd'hui, il était devenu en peu de temps le seul habitué de la gargotte du patelin.
Il ferma les yeux et se souvint de cette période de sa vie ... ou était-ce une autre vie ? ... cela lui semblait si loin à présent ...
Ce jour là on avait retrouvé Frank et sa femme déshydratés, dans leur tente commune plantée au milieu d'un décor chaotique. Tout le monde savait bien que Gabriella utilisait souvent d'autres tentes les soirs où Frank était trop saoul pour s'en apercevoir, mais elle avait manifestement passé la nuit dernière avec son mari.
La ville était stupéfaite ... la position des corps et l'odeur piquante qui sortait de la tente en écœura plus d'un. Une vague de désespoir succéda au dégoût.
Si Gabriella était bien appréciée de la gente masculine de la ville, Frank lui était aimé de tous. Son écoute et son bon sens était plus reconnus que son courage et si il ne pouvait pas être considéré comme un héro, ses qualités faisait de lui un excellent médiateur pour les polémiques de la ville.
Faethor, lui, ne fut ni dégouté ni attristé par cette macabre découverte. Il aimait bien Frank mais se doutait que chaque jour l'approchait de son inévitable destin. Quand à Gabriella elle n'avait jamais voulu le rejoindre dans sa tente et Faethor en avait gardé une certaine rancœur.
En bon fossoyeur, c'est dans une démarche très professionnelle qu'il sorti les corps de la ville ce matin là et entreprit de creuser leurs tombes dans le désert devant la populace alarmée.
Était-ce la concentration quasi-mystique ou la méticulosité qu'il allouait à sa tâche, il ne le sut jamais vraiment ! Mais cet événement banal eu des répercussions hors du commun sur son quotidien jusque là tranquille.
Tout commença par le sentiment de plus en plus prégnant qu'il était observé. Les citoyens autrefois prompt à la harangue et à la boutade franchouillarde semblaient brusquement plus enclins aux messes basses et à la défiance envers lui. Et puis une nuit, allongé seul dans sa tente, ne parvenant pas à trouver le sommeil, harcelé qu'il était de sombres pensées, il perçu des bruits provenant du forum de la ville.
Il sorti de sa tente et s'approcha dans l'obscurité. Une lueur qui ne pouvait être qu'un feu brillait au loin. Autour de ce feu il distingua progressivement un attroupement singulier.
Il cru bon de ne pas indiquer sa présence et se cacha derrière le stock de structures métalliques ...
Faethor frissona au souvenir de ce qu'il entendit cette nuit là ... Il s'efforça de refouler les sombres événements qui suivirent dans son subconscient, espérant qu'ils ne remontent plus jamais à la surface. A part sans doute dans ses cauchemards ... qui se faisaient d'ailleurs moins récurrents ces derniers jours ...
Faethor- Messages : 7
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Re: Le fossoyeur
Faethor Ven 11 Déc - 19:16
Le fossoyeur Chapitre II
Entre deux couinements de son rocking-chair, Faethor perçut des bruits de pas s'approchant de la taverne improvisée.
La porte s'ouvrit et un rayon de soleil parcouru le sol de planches jusqu'à cibler la silhouette du fossoyeur qui se recroquevilla dans un machinal mouvement de protection.
Les yeux plissés, agressé par la lumière pénétrante de la fin d'après midi, Faethor essaya de deviner l'identité du visiteur.
"Hola Faethor, comment ça croque aujourd'hui ?" lança une voix forte que le fossoyeur reconnut aussitôt.
Plissant toujours les yeux, Faethor lui adressa un sourire "Ca ne croque rien du tout Bern et tu sais bien que ça fait au moins dix jours que ma pelle ne me sert que de miroir pour me raser !"
L'homme émis un rire sec et vint s'assoir à coté du fossoyeur. Il avait l'air fourbu et sa courte barbe bouclée de blond luisait de transpiration. Dans un grand bruit de raclement de bois il attrapa un tabouret du comptoir et entreprit de mettre en équilibre dessus son corps imposant.
"Je te cherchais, je me demandais ce que tu faisais tout seul ici dans la pénombre tous les après-midi. Tout va bien ? Tu n'es pas malade ?
- Oh tout va pour le mieux ne t'en fais pas pour moi Bern. Il m'arrive parfois d'avoir besoin d'être seul, j'ai des souvenirs, des images. Des sons qui me reviennent ...
- Hum ... bien sûr ... Mon amnésie non plus n'est pas totale tu sais. Comme tout le monde ici je ne sais pas d'où je viens, où nous sommes, ni pourquoi chaque nuit ils reviennent plus nombreux. Ca ne m'empêche pas d'avoir parfois l'impression d'avoir vécu autre chose, autre part avec d'autres personnes.
- C'est à peu près ça oui ... chez moi c'est plus qu'une impression
- Tout ça importe peu. Comprendre ne nous aidera pas. Notre seule préoccupation doit être de nous assurer chaque jour de tenir encore un jour de plus et faire face à ces abominations. Je me lève le matin pour ça et je me couche en l'ayant fait. Abstiens-toi de présumer sur le lendemain et ne cherche pas à fouiller le passé si tu veux mon avis"
Faethor dévisagea Bern sans répondre. D'un hochement de tête il signifia qu'il avait entendu le conseil mais ses yeux plongeaient dans ceux de l'homme. Un regard intelligent qui surmontait un sourire mélancolique. Un échange de regard qui troubla Bern car dans ces moments de silence, avec ses grands yeux noirs, le fossoyeur prenait toujours plus qu'il ne donnait.
"Enfin tout ça pour dire que tu ne devrais pas rester autant seul. Ta pelle ne creuse plus de tombe en ce moment et justement elle nous serait utile demain. On part avec Grace, Tony et George à douze kilomètres d'ici. Au nord ouest de la ville. Tu as du entendre Tony en parler, il a trouvé une pancarte pourrie non loin d'une antenne fichée dans le sable. On pense qu'il a pu y avoir un bâtiment officiel ici à une époque. On ne sera pas trop de cinq pour déblayer et découvrir ce qui se cache sous le sable ... Alors tu viendrais ..?"
Le fossoyeur s'apprêtait à acquiescer lorsque son dos se raidit. Les muscles de sa mâchoire comprimèrent ses rangées de dents et ses poings se refermèrent. Son regard sembla soudain enragé, "Celui d'un fauve ayant enfin coincé une proie qu'il convoitait depuis longtemps" se dit Bern qui recula devant la violence de la vision de l'homme qu'il avait devant lui.
Un flash, du sable, du sang, un coup, un autre, des hurlements encore un flash. Un visage buriné, des dents bouffées par les caries, un menton graisseux témoin d'un repas pris en plein soleil. Un rire et l'étonnement ... au ralenti ... la surprise se fondant en horreur, un éclat de lumière sur le métal d'une pelle masquant le soleil et répandant son ombre sur ce visage. Un nouveau flash, des râles tout autour de lui, cette ombre au son métallique, propagatrice de destruction et ce sang, tout ce sang sur le sable, se frayant un chemin autour de bouts de chairs et de cervelle comme mis au grill sur la surface intime du désert. Encore un flash, il se voit debout au soleil, le visage enragé, le souffle court, contemplant ce qui est son œuvre puis son hurlement, non pas de rage mais de souffrance, devant l'horreur de ce qu'il a accompli. A genoux dans le sable brulant, la tête dans ses mains il hurle, hurle encore et souhaiterai pleurer. Mais ce sont ses mains ensanglantées qui pleurent accompagnant son hurlement dans un fleuve sombre rejoignant dans le sable une mer d'horreur et de honte.
Entre deux couinements de son rocking-chair, Faethor perçut des bruits de pas s'approchant de la taverne improvisée.
La porte s'ouvrit et un rayon de soleil parcouru le sol de planches jusqu'à cibler la silhouette du fossoyeur qui se recroquevilla dans un machinal mouvement de protection.
Les yeux plissés, agressé par la lumière pénétrante de la fin d'après midi, Faethor essaya de deviner l'identité du visiteur.
"Hola Faethor, comment ça croque aujourd'hui ?" lança une voix forte que le fossoyeur reconnut aussitôt.
Plissant toujours les yeux, Faethor lui adressa un sourire "Ca ne croque rien du tout Bern et tu sais bien que ça fait au moins dix jours que ma pelle ne me sert que de miroir pour me raser !"
L'homme émis un rire sec et vint s'assoir à coté du fossoyeur. Il avait l'air fourbu et sa courte barbe bouclée de blond luisait de transpiration. Dans un grand bruit de raclement de bois il attrapa un tabouret du comptoir et entreprit de mettre en équilibre dessus son corps imposant.
"Je te cherchais, je me demandais ce que tu faisais tout seul ici dans la pénombre tous les après-midi. Tout va bien ? Tu n'es pas malade ?
- Oh tout va pour le mieux ne t'en fais pas pour moi Bern. Il m'arrive parfois d'avoir besoin d'être seul, j'ai des souvenirs, des images. Des sons qui me reviennent ...
- Hum ... bien sûr ... Mon amnésie non plus n'est pas totale tu sais. Comme tout le monde ici je ne sais pas d'où je viens, où nous sommes, ni pourquoi chaque nuit ils reviennent plus nombreux. Ca ne m'empêche pas d'avoir parfois l'impression d'avoir vécu autre chose, autre part avec d'autres personnes.
- C'est à peu près ça oui ... chez moi c'est plus qu'une impression
- Tout ça importe peu. Comprendre ne nous aidera pas. Notre seule préoccupation doit être de nous assurer chaque jour de tenir encore un jour de plus et faire face à ces abominations. Je me lève le matin pour ça et je me couche en l'ayant fait. Abstiens-toi de présumer sur le lendemain et ne cherche pas à fouiller le passé si tu veux mon avis"
Faethor dévisagea Bern sans répondre. D'un hochement de tête il signifia qu'il avait entendu le conseil mais ses yeux plongeaient dans ceux de l'homme. Un regard intelligent qui surmontait un sourire mélancolique. Un échange de regard qui troubla Bern car dans ces moments de silence, avec ses grands yeux noirs, le fossoyeur prenait toujours plus qu'il ne donnait.
"Enfin tout ça pour dire que tu ne devrais pas rester autant seul. Ta pelle ne creuse plus de tombe en ce moment et justement elle nous serait utile demain. On part avec Grace, Tony et George à douze kilomètres d'ici. Au nord ouest de la ville. Tu as du entendre Tony en parler, il a trouvé une pancarte pourrie non loin d'une antenne fichée dans le sable. On pense qu'il a pu y avoir un bâtiment officiel ici à une époque. On ne sera pas trop de cinq pour déblayer et découvrir ce qui se cache sous le sable ... Alors tu viendrais ..?"
Le fossoyeur s'apprêtait à acquiescer lorsque son dos se raidit. Les muscles de sa mâchoire comprimèrent ses rangées de dents et ses poings se refermèrent. Son regard sembla soudain enragé, "Celui d'un fauve ayant enfin coincé une proie qu'il convoitait depuis longtemps" se dit Bern qui recula devant la violence de la vision de l'homme qu'il avait devant lui.
Un flash, du sable, du sang, un coup, un autre, des hurlements encore un flash. Un visage buriné, des dents bouffées par les caries, un menton graisseux témoin d'un repas pris en plein soleil. Un rire et l'étonnement ... au ralenti ... la surprise se fondant en horreur, un éclat de lumière sur le métal d'une pelle masquant le soleil et répandant son ombre sur ce visage. Un nouveau flash, des râles tout autour de lui, cette ombre au son métallique, propagatrice de destruction et ce sang, tout ce sang sur le sable, se frayant un chemin autour de bouts de chairs et de cervelle comme mis au grill sur la surface intime du désert. Encore un flash, il se voit debout au soleil, le visage enragé, le souffle court, contemplant ce qui est son œuvre puis son hurlement, non pas de rage mais de souffrance, devant l'horreur de ce qu'il a accompli. A genoux dans le sable brulant, la tête dans ses mains il hurle, hurle encore et souhaiterai pleurer. Mais ce sont ses mains ensanglantées qui pleurent accompagnant son hurlement dans un fleuve sombre rejoignant dans le sable une mer d'horreur et de honte.
Faethor- Messages : 7
Date d'inscription : 06/07/2009
Re: Le fossoyeur
whitegorilla Sam 12 Déc - 16:02
le fossoyeur aurait -il été infecté ou bien ces visions ne sont que le souvenir enfoui d'une vie passée ???
la suite au prochain épisode ...
la suite au prochain épisode ...
whitegorilla- Messages : 26
Date d'inscription : 11/06/2009
Age : 40
Localisation : Paris
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